Aprilia 850 Mana : une moto vraiment pas comme les autres

Cette moto est assez rare et jolie pour être remarquée

Dans l’histoire d’Aprilia, on trouve quelques motos relativement peu connues, qui n’ont pas eu le succès commercial qu’elles auraient mérité. C’est le cas par exemple de la RST 1000 Futura, routière sprotive qui, de 2001 à 2004, ambitionnait de concurrencer les Honda VFR et Ducati ST2 ; ou des Caponord ETV 1000 (2001-2008) et 1200 (2013 – 2017) qui sur le segment des trails s’attaquaient à… tous les trails routiers de cette époque. Et ils étaient nombreux, de la BMW 1200 GS, à la Honda 1200 Crosstourer en passant par la Suzuki 1000 Vstrom ou la KTM 1200 Adventure.

Et la NA 850 Mana dans tout cela ? Elle est encore plus rare. Mais j’en ai eu une, dans se version GT. Un véritable ORNI, objet roulant non identifié…

Je ne sais pas combien Aprilia en a vendu à travers le monde, mais durant les quelques années où je le suis trouvé à son guidon, je n’en ai croisé qu’une seule, en version roadster. Cette moto est tellement rare que même sur Facebook, le seul groupe qui lui est consacré est international. Et j’avoue que je me suis toujours demandé pour quel motard cette moto a été conçue…

Une moto plutôt rare

La Mana GT peut vous emmener en vacances ou en week-end

Mon choix s’était porté sur la Mana version GT parce que je cherchais une monture pour soulager un peu ma BMW F800R, que je chargeais un peu en kilomètres.

J’aime les motos peu courantes et je trouvais la Mana plutôt jolie. Devant circuler en ville, le côté automatique m’a aussi convaincu. Mais quel drôle d’engin, qui compilait a peu près tout ce que les motards détestent dans une moto : son moteur, qui est celui du scooter Gilera GP800 ; sa boite de vitesse, qui n’en est pas une mais un variateur qui permettait tout de même un faux mode manuel au pied ou par boutons au guidon ; son poids, assez éleve de 190 kg à sec ; ou encore sa puissance, assez modeste, de 76 cv.

Détails aggravants : sur de longues routes, la selle n’était pas si confortable que cela et dans les descentes, la moto passait en roue libre en dessous de 20km/h, sauf en mode « sport ».

Une belle finition, mais un entretien assez onéreux

La Mana et la Futura : deux Aprilia assez rares

Toute honte bue (par exemple après s’être fait griller par un T-Max au démarrage d’un feu rouge), la position de conduite légèrement en appui sur le guidon la rend très maniable, d’autant que son centre de gravité est placé assez bas. Le châssis est lui aussi très bon, et en mode « sport », la moto a quand même du répondant.

Dotée d’une fourche inversée de 43mm, de freins Brembo, d’un faux réservoir abritant un grand coffre dans lequel on peut glisser un casque, elle est enfin assez pratique et facile à vivre, notamment en ville. Montée sur des Michelin Road 5, elle allait bien sur les petites routes de montagne !

Au final, j’ai apprécié de rouler au guidon de cette moto pas comme les autres, avec laquelle j’ai fait un assez long voyage jusqu’à Rome. Et contrairement à une légende tenace qui veut que l’on soit « marié » avec son Aprilia, lorsque je l’ai mise en vente, elle est partie en quinze jours seulement après trois « touches » sur un site bien connu !

Cette Aprilia NA 850 Mana est donc une bonne moto et une vraie moto, qui souffre cependant de trois défauts majeurs :

  • vu qu’elle a été très peu diffusée, les mécaniciens ne la connaissent pas.
  • son entretien est assez onéreux car il faut régulièrement remplacer la courroie de la boite automatique et les galets tendeurs. De plus, le demi-carénage est une vraie tannée à déposer, car aucune attache n’est visible (ce qui est plutôt joli) ni facilement accessible.
  • sa plus grande faiblesse est la carte électronique qui gère le variateur et les différents modes de conduite, dont le coût de remplacement est prohibitif.
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