Reportage et photos Hélène et Serge Aro… et leur Bonnie

Une belle virée chez nos amis italiens, un programme qui ravira le motard avec des paysages à couper le souffle, des panoramas extraordinaires et puis des arrêts dans des lieux où l’Histoire s’est écrite, sans oublier les pauses gourmandes. J’espère que vous aurez le même plaisir à lire ce voyage que moi j’ai eu à le travailler… Coco.
Un petit périple nous a conduit d’Auch en Italie à la découverte des principaux lacs transalpins. Miss Bonnie n’a pas démérité et nous a emmenés sans faillir avec nos 30 kg de bagages, éveillant curiosité et sympathie.
1er jour
Enfin le mois d’août démarre et nous avec.
Impatients de quitter le sud-ouest, le bicylindre s’ébroue dès l’aube. Ce n’est qu’après Toulouse que la route devient joueuse, c’est normal nous atteignons les collines du Lauragais. Rapidement la Montagne Noire apparait avec à ses pieds la ville de Mazamet. C’est par la vallée du Jaur, route reliant le Tarn à la Méditerranée que nous arrivons à Clermont-l’Hérault. De ronds-points en bouchons nous nous extirpons péniblement de Montpellier, le thermomètre d’une pharmacie de village indique 41°C. Sous les casques nos cerveaux atteignent bientôt leur point d’ébullition.
2e jour
Le lendemain, cap vers la Haute-Savoie où nos amis Olivier et Véro nous attendent. Bientôt le massif du Vercors puis c’est au tour du massif de la Chartreuse de dévoiler ses longues lignes de crêtes. Nous traversons Aix-les-Bains après avoir longé le rivage romantique du lac du Bourget.
Peu avant Annecy je m’arrête en catastrophe, la chaleur écrasante a fait une victime : ma passagère. L’intégral est manifestement un récipient de cuisson. Je m’empresse d’aller chercher des boissons fraîches pendant qu’Hélène s’est allongée sous un bosquet. L’alerte canicule passée, direction la Venise des Alpes, surnom inspiré par les canaux qui serpentent dans la vieille ville d’Annecy, et peu après nous retrouvons nos amis.
3e jour
Ce matin cap à l’est, nous dormirons ce soir en Italie, plus exactement à Gravellona à une portée de roue du lac Majeur. Après Genève notre itinéraire longe le lac Léman jusqu’à Montreux mais la traversée des premiers tunnels, prouesses techniques helvétiques s’il en est, sont anxiogènes pour Hélène. Petite pause « médicamentquivabien » et c’est reparti.
Beaucoup de circulation sur cet axe autoroutier, de nombreux radars fixes aussi… Bientôt Sion, capitale du canton du Valais.
L’état des routes impeccable associé à la splendeur des paysages et à une température agréable accentue le plaisir de rouler, good save the twins.
À présent l’orage menace, les nuages finissent par crever leur poche et déversent un déluge durant l’ascension du col de Simplon (2008 m). La frontière et les rayons du soleil sont tout proches, inversement proportionnelles à l’altitude les températures remontent rapidement.
Les postes de douane passés, nous voilà en Italie. Comme une impression que l’état de la chaussée n’est plus lisse comme le dos d’une tablette de chocolat suisse, nous sommes plutôt sur des lasagnes à la bolognaise avec raccords et trous dans la pasta… « Ma direzione Domodossola, andiamo ! ».
Après avoir déchargé miss Bonnie chez Nives, notre hôte pour 2 nuits, nous découvrons enfin les rives du lac Majeur depuis le village de Feriolo où nous dînerons ce soir. La cuisine italienne, authentique et parfumée, nous séduit et cela d’autant plus que l’ambiance du lieu est au diapason.
Le saviez-vous ?
Le Lac Majeur est l’un des plus beaux lacs italiens. Considéré comme le plus étendu des lacs préalpins (d’où son nom), le lac de Garde est un lac d’origine glaciale et ses rives baignent la Lombardie, le Piémont et la Suisse.
De magnifiques villas et d’imposantes forteresses et châteaux surgissent autour du lac et sur les îles. Pour les amateurs de nature, le lac Majeur représente une destination idéale comptant plusieurs jardins botaniques.
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4e jour
Le lendemain nous décidons de faire un tour au marché d’Omegna afin de nous approvisionner en produits locaux en vue des prochains pique-niques.
Orta San Giulio
Ce village sur les bords du lac éponyme possède de vieilles ruelles bordées de maisons anciennes aux élégants balcons en fer forgé débordant de charme : un coin de paradis où la pression immobilière n’a pas encore dégradé le site. Ce lac est l’un des plus petits de la Lombardie c’est aussi l’un des plus gracieux avec ses rives boisées et la minuscule île de San Giulio abritant la basilique du même nom. Destination de charme à découvrir, voyez plutôt nos photos !
Cap sur Stresa !
Pour cela nous empruntons la route du Mont Mottarone culminant à 1491m d’où l’on jouit d’un magnifique panorama sur les lacs de la région, les Alpes et le massif du Monte Rosa. Cette petite ville avec ses anciens hôtels luxueux me fait l’effet d’une station balnéaire chic, les rues étroites et tortueuses abritent une foule de petits restaurants et de commerce de bouche. Toutes proches, les îles Borromées au nombre de 3 sont magnifiques : fracture de la rétine assurée !
5e jour
Départ ce matin pour Ramponio, petit village sur les hauteurs du lac de Lugano. Le ruban de la route défile. Après avoir longé la rive ouest du lac Majeur jusqu’à la baie de Locarno nous tirons plein sud vers Lugano. Cette petite ville suisse pourtant nichée au fond d’une baie harmonieuse ne nous séduit pas. Trop de magasins de luxe, trop de touristes, trop de sens unique.
Après un nouveau passage en douane nous arrivons à Varèse.
Varèse
Ville moderne qui s’étend non loin du lac du même nom, Varèse avec son petit mais élégant centre historique d’où s’élève la basilique San Vittore, Varèse où nous nous perdons lorsque les ronds-points se succèdent avec un panneautage aléatoire, que du bonheur, c’est la dolce vita !
Je finis par trouver la bonne route pour traverser Campione d’Italia, enclave italienne en Suisse. Les nombreux tunnels sont pénibles pour ma passagère, impossible de les éviter dans cette région. Personnellement, c’est la navigation qui me stresse, mon application GPS est peu réactive et il n’est pas rare de devoir tourner brusquement à la sortie d’un tunnel ou bien dans une courbe : effets garantis.
Peu avant Ramponio la route devient étroite, tortueuse et sans prévenir il s’ensuit 8 virages en épingle espacés de 20 à 60 mètres avec une pente à 18%.
Dès la 3e courbe j’aperçois une MT07 tapissant le bas côté…
Notre hébergement est singulier car c’est dans la maison familiale datant du 19e siècle que Michèle nous accueille pour 2 nuits. Perchée sur les hauteurs du village, cette grande demeure bourgeoise nous enchante.
Les pièces sont décorées de tapisseries, de tableaux de chasse, de photos anciennes et de nombreux bibelots, le sol est un parquet des plus brillant, effet kitch assuré. C’est un lieu délicieux au charme désuet, on adore. Le débriefing du jour se fait dans le spa, un verre de Spritz* dans une main, des antipasti dans l’autre, le bonheur en cadeau.
Cocktail Spritz. Célèbre boisson des bars vénitiens devenue très tendance ces dernières années. D’une jolie couleur orangée, son côté frais et sa très légère touche d’amertume plaisent.
6e jour
Nos impressions de la veille se confirment, les routes reliant ces villages d’altitude sont très sinueuses et nécessitent d’adapter sa conduite. Le décor fait penser à la montagne corse, en plus verdoyant.
Nous serions bien restés un jour de plus mais il faut reprendre la route. C’est au tour du lac de Côme de dévoiler ses charmes. Nous suivons la route nationale 340 et profitons d’un beau point de vue avant de descendre sur Menaggio.
Le saviez-vous ?
Le Lac de Côme. Il figure parmi les plus importants de la Lombardie. Il forme un Y renversé et se divise en trois branches principales : celle de Côme au sud-ouest, celle de Lecco au sud-est et celle de Colico au nord.
Avec ses panoramas d’une beauté rare, nombreux sont les artistes et écrivains qui ont séjourné sur ses rives : Flaubert ou bien des compositeurs comme Rossini, Giuseppe Verdi et Bellini, qui s’est inspiré de ses paysages pour son opéra “Norma”.
Le lac de Côme et Menaggio
De nombreuses petites places entourées de belles demeures et de fontaines s’ouvrent sur une promenade d’où la vue sur le lac est magnifique. Nous longeons tranquillement les rives du lac.
Enchâssé dans des montagnes vertes d’une végétation luxuriante, ce lac jouit d’une étrange atmosphère, alternant brume et soleil qui enveloppent d’un voile de mystère les magnifiques villas noyées dans leurs jardins débordant de camélias, de cyprès et d’orangers…
Entre les jambes le moteur ronfle et le bruit pétrit doucement mes pensées.
Après une tripotée de tunnels et une belle descente sur Bellagio « la perle du lac », nous faisons halte à Mandello del Lario, fief mythique des tifosis de l’aigle argenté. Malheureusement l’usine et le musée Moto Guzzi sont fermés tout le mois d’août…
La ville historique de Côme
Nous prenons le temps de déambuler dans les ruelles et découvrons de remarquables exemples d’architecture médiévale et renaissance mais aussi la cathédrale gothique Santa Maria Assunta. Sur les collines avoisinantes, les terrasses de somptueuses demeures aristocratiques s’appuient sur les ruines de murailles du XIIe siècle.
7e jour
Aoste
Au matin nous partons en direction de la vallée d’Aoste, cette longue journée de roulage s’effectue sous des trombes d’eau, par endroit la chaussée disparait, comme une impression de traverser des passages à gué. La pluie diluvienne stoppe peu avant la ville d’Aoste. Le centre-ville piétonnier permet de découvrir des ruines et monuments de cet ancien castrum romain.
La collégiale de Saint-Ours et son charmant petit cloître roman dont les chapiteaux historiés illustrent des scènes bibliques et profanes : magnifico !
• Horaires :
Cloître et église ouverts tous les jours de 9h à 17h30 . Visite des fresques du sous-toit de l’église et de la chapelle du Prieuré : contactez l’office de tourisme d’Aoste, tél. (+39) 0165 236627.
• Entrée gratuite.
8e jour
Le lendemain c’est par un temps frais et venté que nous franchissons le col du Grand Saint-Bernard (2469m). Une nouvelle fois en Suisse, nous descendons sur Martigny pour remonter, entre vignes et sapins jusqu’au col de la Fourche (1526m). Le paysage est magnifique, la boîte à images est encore mise à contribution.
Après Chamonix la route devient moins exigeante, les kilomètres défilent à bonne allure jusqu’à Cruseilles où nous retrouvons nos amis.
9e jour
Le périple touche à sa fin, après une journée de repos nous repartons tranquillement en direction du sud-ouest en prenant soin de traverser les gorges de l’Ardèche sous une chaleur suffocante.
Si la traversée du parc national des Cévennes amène un peu de fraîcheur, l’état de la chaussée demande beaucoup de concentration car gravillons et goudron frais sont légions.
10e jour
Le lendemain nous passons par les gorges du Tarn avant de filer sur Auch, la banane sous le casque, Forza Italia.
Sacoche réservoir
Durée du voyage : 12 jours
Kilométrage : 2800 km
Nombre de personnes : 2
Moto : Triumph Bonneville 1200
Budget moyen/pers. : 700€/personne sans le carburant
Bonne adresse : B&B « Il caravalle » à Ramponio
À voir absolument : le lac d’Orta, l’île San Guilio et les îles Borromées
Difficultés particulières : le passage des tunnels pour Hélène
Meilleure période : juin ou septembre
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