
C’est une petite musique lancinante qui monte à travers toute l’Europe et vise spécifiquement les motards.On leur reproche de rouler trop vite, d’être trop bruyants, de polluer, mais peut-être aussi d’être trop épris de liberté dans une société de plus en plus corsetée ?
En Allemagne, en Suisse, en Autriche – et bientôt en France ? – ce sont des routes que l’on ferme. Chaque rassemblement motard fait désormais l’objet de pétitions pour demander leur interdiction, quand ce ne sont pas des épreuves qui sont sabotées comme ce fut le cas cet été dans le Limousin. Bref, il est temps de calmer le jeu et de remettre l’église au centre du village, comme l’on dit. Et c’est ce que fait la Mutuelle des Motard à travers une campagne de communication intitulée « Antimotard, tu perds ton sang-froid », à destination de ceux qui, dans les médias et sur les réseaux sociaux, installent « un climat agressif et de jugement permanent qui touche le motard ».
Mais au-delà du slogan (plutôt bien senti), l’assureur de France qui connaît le mieux les motards met tout simplement des faits en avant.

Ainsi, « le cliché du motard « danger public » qui s’affranchit des règles et du code de la route a la vie dure », mais « c’est une idée fausse », avance l’assureur. Et d’expliquer que sur une base de 100.000 sinistres impliquant un tiers en 11 ans, dans 65,7 % des cas, le motard n’est absolument pas responsable de l’accident. Et qu’entre 2010 et 2020, le taux de mortalité en 2RM a baissé de 32 % chez les motards et de 60 % chez les cyclomotorites, alors que sur la même période, le parc des 2RM est passé de 3,8 à plus de 4,52 millions de véhicules.
« Le motard respire le même air que tout le monde »
Au passage, notons que l’analyse de 18057 dossiers a permis de montrer que moins de 2,5 % des motos observées après accident (soit 426 cas) ont fait l’objet d’une remarque des experts quant à leur état…
Sur la pollution, la Mutuelle rappelle que le motard respire le même air que tout le monde et qu’il prend sa part dans la transition écologique « comme dans celle des mobilités ». Et d’ajouter : « si ces reproches excessifs sont l’expression d’une éco-anxiété, nous le comprenons. Pour autant, la réalité ne les justifie pas », avant que rappeler que « depuis 1999, les normes Euro qui concernent les motos ont connu cinq paliers progressifs pour qu’elles produisent moins d’impact sur l’environnement. »
Des normes particulièrement contraignantes pour les constructeurs qui se demandent comment ils pourront continuer à produire des moteurs thermiques sans provoquer une hausse substantielle de leurs coûts alors que les ZFE seront étendues à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants dès 2025.
Reste le problème du bruit excessif, fait d’une minorité de motards, mais qui empoisonne la vie des habitants des villes, villages et vallées avec leur échappement « full barouf ».
Là encore, les résultats des contrôles de gendarmerie en attestent : la grande majorité des motos respectent les normes et mettre en œuvre l’éventail répressif déjà prévu dans les textes devrait suffire à changer les comportements.

Au final, la Mutuelle rappelle que « le motard n’est pas une espèce à part » et que « dès qu’il retire son casque, il se révèle être un cycliste, une trottinettiste, un piéton, une automobiliste, un skateboarder ; un homme, une femme, jeune, vieux, blanc, noir, jaune, blond, roux, chauve, hétéro, homo, de droite, de gauche, sans opinion, petit, gros, maigre, riche, précaire, patron, employé, commerçant, étudiant, etc. » Bref, le motard, c’est vous, c’est moi, c’est M. et Mme Tout-le-Monde…
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