
Il existe une institution aussi célèbre dans la communauté motarde du Nord et du Pas-de-Calais que les meilleures bières d’abbaye, les géants des Flandres ou les frites-fricadelle : c’est Kiquincoup Tétoupal, la plus vieille et sans aucun doute l’unique émission de radio du genre.
Tous les dimanches matin, en faux direct et petit différé, les auditeurs de Radio Campus Lille peuvent entendre sur le 106.6 le Miche et sa bande parler de moto pendant 1h30 à 2 heures, selon la faconde des invités.
Ici, on parle de tout et à tous. Ancienne ou moderne, sportive ou custom, que l’on préfère la piste ou la terre, tout ce qui roule sur deux roues fait partie de leur « évangile ». Et pas de langue de bois : on est prié de dire ce que l’on pense, mais dans la bonne humeur et sans chichis.
Une émission née avec les radio libres
L’émission est née avec la création des radios libres au début des années 80. La ville de Villeneuve-d’Ascq avait créée son antenne locale et ouvrait les ondes au monde associatif. C’est ainsi que les jeunes du motoclub ont proposé de créer une émission sur la moto, diffusée le dimanche de 10 à 11 heures. Et lorsque cette radio municipale s’est arrêtée, six mois plus tard, c’est Radio Campus Lille, ancienne radio pirate née dans la foulée de mai-68, qui a repris la diffusion de l’émission.
Une émission qui était en direct jusqu’à la crise du Covid, mais qui depuis est enregistré la veille, le samedi après-midi, dans les conditions du direct, c’est-à-dire sans montage.
Au téléphone, Jean-Michel (dit le Miche) m’avait dit d’arriver un peu avant, qu’on ait le temps de causer. L’adresse rentrée dans le GPS, j’ai mis le cap vers Wavrin, au guidon de ma R1250R. Fallait trouver, car les lieux ne ressemblent pas franchement à l’idée qu’on se fait d’un studio d’enregistrement, mais l’équipe a entendu le flat-twin arriver et les voyant me faire signe, j’ai pu me garer dans la cour, ou d’autres motos n’allaient pas tarder à arriver.

Kiquincoup Tétoupal, ou K1C pour les intimes, est aujourd’hui une émission de radio, mais aussi une association, qui édite notamment un calendrier des manifestations moto très complet. Le studio tient donc autant du club-house que de la salle de rédaction. Avec une bonhomie non feinte, l’animateur emblématique de l’émission, présent depuis le début de l’aventure, accueille donc ses invités avec un café, pour un petit briefing sur le contenu. Laurent, le technicien est déjà en place sur l’ordinateur qui, désormais, remplace la console et garde un œil sur le chronomètre, qu’il faut penser à remettre à zéro entre chaque séquence. C’est aussi lui qui fait la programmation musicale, avec du bon son à la clé.
Mais au fait, peut-être vous demandez-vous d’où vient le nom de l’émission ? Ça, c’est le Miche qui le raconte : « Il fallait trouver un nom à l’émission. On voulait un nom Ch’ti… On l’a évidemment trouvé après deux caisses de Trois Monts et de Jenlain. C’était l’époque où arrivaient les démarreurs électriques. On discutait devant une 500 XT avec un jeune. Quand on se ratait sur le kike, ça pouvait faire mal. Quand on l’a invité à essayer de la démarrer, il est devenu tout pâle. Alors on lui a dit en rigolant « kike un coup, t’es tout pâle ». Et là, on s’est dit que ce serait un super nom… »
C’est décontracté et on se marre souvent
A 11 heures, on démarre l’enregistrement. Pour l’émission de ce dimanche, deux invités et une chronique sont prévus en studio ; et deux séquences sont déjà prêtes, enregistrées lors d’un déplacement. Dans l’ordre, on parlera du Vintage Moto Show de Wasquehal (prévu ce 12 mars 2023) et de la nouvelle Moto Guzzi V100 Mandela que Luck a essayée ; en enregistré, Eddy de Keyser parlera du Moto Rétro qui se déroulera le 11 juin sur le circuit de Gedinne en Belgique, puis Marc Michaud, 73 ans et toujours en course, reviendra sur sa carrière de pilote. Enfin, dernier invité avant une petite séquence impromptue avec votre serviteur, Mitch évoquera le record de vitesse qu’il veut tenter au guidon d’une moto de série… une CBR 1000 RRR-SP qui devrait pouvoir monter, croit-il, à 370 km/h.

Autant dire que c’est décontracté et on se marre souvent, avec des saillies du genre : « Une pâture, un bar, ça fait une concentration. Il ne faut pas grand-chose »
Grâce au podcast (ou la balladodiffusion), on peut écouter l’émission partout en France, en la téléchargeant depuis le site de la radio. Alors, allez-y, c’est un pur bonheur !
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