
Je ne sais pas si le Diable s’habille en Prada, mais je suis à peu près sûr qu’il roule en Ducati. Et… que voulez-vous… j’ai signé le pacte !
Je cherchais une nouvelle moto pour le voyage avec un cahier des charges précis : que l’on puisse enquiller les kilomètres sans avoir mal au c… ; que l’on puisse la charger comme un mulet ; qu’elle soit un peu haute, mais pas trop, car j’aime bien les motos hautes, mais pas trop.
J’avais quelques modèles en tête : une BMW 1250 GS – ce qui aurait été assez logique s’agissant de remplacer une R1250R – ou un peu plus sportif avec la S1000XR ; une KTM 1290 Adventure ; la nouvelle Triumph Tiger 1200 et, bien sûr, la Ducati Multistrada.
Neuf ou occasion, je n’étais pas trop fixé. Alors j’ai commencé par essayer une Multistrada 1200 enduro en dépôt-vente dans un bouclard près de chez moi. Mais la moto, pot full barouf et chaîne graissée à l’eau de mer, ne m’a pas inspiré confiance. L’aventure Ducati m’avait toutefois bien plu, d’autant que point de vue design, pour des trails, ces motos sont magnifiques.
J’avais alors décidé d’être raisonnable et de me tourner plutôt vers une Multistrada 950 S, dont les louanges sont chantés par les essayeurs moto les plus aguerris, tout en étant moins moins caractérielle (et moins cher) que les 1200 ou 1260. D’autant que son bicylindre en L de 113 ch, elle est déjà très, très efficace.
Des 950 S d’occasion, on n’en trouvait pas énormément. Elles étaient récentes, peu kilométrées, intéressantes, mais elles cotaient encore assez fort. Du coup, je suis passé chez Ducati à Bourg-en-Bresse, histoire d’essayer la Multistrada V2, qui est la dernière évolution de la 950. Une moto dans la lignée des précédentes, très vive, agile, certes assez bruyante, mais je dois dire géniale dans les enchaînements de virages. C’est donc avec la banane que je suis revenu chez le concessionnaire après mon essai. Presque prêt à signer le bon de commande.
La V4S : fallait pas l’essayer…
Mais on ne pénètre pas impunément l’antre du Malin, où les succubes te guettent du coin de la Led en montrant leurs plus beaux atours. Le vendeur aussi connaît son affaire, qui laisse déambuler le motard au milieu de ces merveilles dans une bonne odeur de caoutchouc et de cuir. Il y avait la grise, bien sage ; la blanche, plus chic, et bien sûr la rouge, on ne peut plus aguicheuse avec ses parures en carbone… alors forcément, j’ai craqué. J’ai voulu goûter au fruit défendu et essayer cette fameuse V4S… tant que j’y étais… puisque ça ne mange pas de pain…
Sourire en coin, le vendeur s’est empressé de préparer la diabolique machine, réalisant au passage quelques prouesses de manœuvres sur le parking, afin de montrer combien la Bête est docile et facile à manier.
Docile et facile, cette Multistrada l’est, malgré ses 243 kg tous pleins faits et ses 170 chevaux. Le 4 cylindres est plein partout, la moto est d’un confort incroyable et les assistances, nombreuses et indispensable pour permettre au « poireau moyen » de ne pas se « mettre au tas » dès le premier virages avec un tel pur-sang, savent se faire oublier. Pégase n’a qu’à bien se tenir : rien qu’en mode « touring » on atomise tout ce qui roule ; rendant le passage en mode « sport », très facile à l’aide de deux commandes, presque inutile.
Des bécanes, j’en ai essayé pas mal, en fait. Mais cette Multistrada V4S est la plus incroyable et sensationnelle machine sur laquelle je n’ai jamais roulé.
Ce qui n’en finit pas de me surprendre, c’est à la fois la facilité de conduite, la puissance de dingue, mais sans brutalité. La V4S est moins « caractérielle » que la 1200, moins bruyante aussi, mais si tu veux envoyer, elle envoie. Dans un confort de 1ere classe.
Bref, cette Ducati garde une fibre sportive, même si elle est moins exprimée qu’avec les 1000, 1200 et 1260, mais c’est une vraie moto Touring.
Et un vrai coup de cœur pour moi.
Du coup j’ai pris la grise, avec quelques accessoires dont des sacoches souples, un top case de belle capacité, des phares additionnels, la béquille centrale et des poignées chauffantes.
Notez qu’il faut en avoir l’usage. Mais le prix s’oublie, la qualité reste…
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