
Par Bertrand et Eliane
Voilà un récit croisé d’un road trip en Corse du Nord vu côté conduite et côté passagère. Et les point de vue peuvent différer…
1er jour
Nîmes / Toulon 188 km
C’est enfin le départ. Je sors du travail en début d’après-midi et rentre à la maison. Le temps de prendre un petit café, je charge les valises de la FJR, et nous partons. Corse, nous voilà…
Nous avions décidé de prendre les nationales, nous avions le temps. Hélas, le destin en a voulu autrement. En effet, le GPS du téléphone et ce dernier nous font faux bond. Le téléphone surchauffe sous le plastique de la sacoche de réservoir et s’éteint. Et cela, plusieurs fois de suite. Cela commence à m’agacer. Nous nous sommes sûrement trompés de route, le téléphone s’est encore éteint. Je m’arrête un peu plus loin, le téléphone et le GPS toujours éteints pour surchauffe.
Je repars comme une balle, et je fais peur à ma passagère tellement le départ est rapide. Elle me crie dans l’intercom, « doucement ». Je la sens apeurée, sur le point de pleurer. Encore pardon ma Lili de t’avoir fait peur. On s’arrête un peu plus loin, on fait redescendre la pression et faisons le point. On est encore dans les temps pour l’embarquement, mais ne sachant pas trop vers où nous diriger, nous décidons de prendre l’autoroute. Bien nous en a pris, nous retrouvons notre direction et destination quelques kilomètres plus loin. Ouf.
Nous arrivons à notre destination à l’heure prévue, et nous nous arrêtons refaire le point en arrivant sur Toulon. Il fait moins chaud, le téléphone et le GPS décident de refonctionner. Nous restons prudents, et anticipons en repérant la route. Tout se passe bien, et malgré le gabarit de la FJR, nous passons facilement dans la circulation et doublons presque tout le monde en arrivant sur le port. Vive la moto.
Nous sommes dans les premiers à embarquer sur le Méga Express. Ce n’est pas plus mal, car nous serons dans les derniers à débarquer le lendemain, cela commence à 7 h. De plus, pour trouver notre cabine, nous avons plus de temps, et heureusement que les membres de l’équipage sont là pour nous guider. Nous pouvons profiter pour faire des photos, visiter l’extérieur du bateau. Ma Lili prend du Mercalm pour ne pas être malade, elle s’endormira 2 h après. Les médicaments l’ont couchée. Mais au moins, elle n’est pas malade. Je remonte sur le pont, déguste une bière, regarde le continent s’éloigner en pensant aux routes, virolos, patrimoine et terroirs corses qui nous attendent…
Côté passagère
C’est le jour du départ, j’appréhende beaucoup le voyage en bateau car je suis malade. Je verrais bien, j’ai des médicaments efficaces il paraît. On va essayer. Tout est bouclé, j’ai fait tout ce que je devais faire, j’attends l’heure avec excitation, et un peu d’angoisse aussi…
15 h, on roule vers la Corse, l’aventure commence. Tout va bien, il fait chaud, et sur la sacoche de réservoir le soleil fait surchauffer le téléphone. Il s’éteint, plus de GPS pour prendre la route nationale. Pour la première fois depuis que je suis avec mon chéri j’ai peur. Il a démarré très énervé et je me suis sentie en insécurité, c’est la première fois depuis que je roule avec lui. Je pense à mon accident, à ce qui pourrait arriver si on chute par excès d’imprudence, j’ai peur, je pleure. Petit à petit il reprend sa conduite prudente. Je mettrais une bonne heure à me sentir de nouveau en sécurité.
Nous arrivons à Toulon pour l’embarquement, tout s’est bien passé, j’ai repris mes esprits, je n’ai plus peur. Je suis contente le bateau est devant nous et pendant que l’on patiente pour l’embarquement, nous faisons la connaissance de Sonic, un quad prototype super beau, bleu et rouge. Le propriétaire participe à des courses. Il a un van avec une remorque avec les quads. Un normal, homologué route, et Sonic, le prototype. Trop beau, nous discutons et échangeons pas mal. C’est décidé, nous irons à la prochaine course, à Castellane, le 21 mai.
Puis nous prenons possession de notre cabine, c’est le départ, quelques photos sur le pont, quelques selfies. C’est chouette, c’est un peu un rêve qui se réalise. Je sens le roulis du bateau, je ne veux pas être malade. Je prends les médicaments, ceux-ci me shootent, je veux dormir, et assommée par les médocs, je passe une nuit calme malgré quelques rêves étranges. Demain, Bastia.
2e jour
Visite de Bastia
Réveil de bonne heure, nous assistons à un lever de soleil depuis le hublot un peu sale de notre cabine. Le spectacle est tout de même magnifique. Une petite voix suivie d’une musique mélodieuse nous indique qu’il est l’heure de nous lever. Nous prenons notre douche, puis allons assister à l’accostage de ce monstre des mers. Nous découvrons Bastia de loin, cela nous semble beau. Puis nous allons récupérer notre moto. Un peu galère à y aller, le bateau est grand et il faut trouver le bon ascenseur qui nous emmène au bon parking. Nous retrouvons notre destrier en entier, ouf. J’avais un peu peur de savoir comment j’allais la retrouver. Merci les copains de m’avoir dit de mettre des chiffons dessus pour éviter qu’elle soit abîmée par les sangles, cela a été utile. Nous attendons notre tour, puis vient le moment où nous pouvons enfin sortir. J’étais impatient. Une fois sortis, nous nous arrêtons dans un café prendre une formule petit déj. À 4,50 € un jus d’orange, un café et un pain au chocolat, cela me semble correct.
Puis nous allons déposer nos affaires et récupérer les clefs de notre logement. Après un autre petit café sur le balcon avec vue sur la mer, nous partons à la découverte de Bastia. Et là, surprise. Les gens conduisent comme des fous, coupent les routes, alors qu’on arrive sur eux, vous rasent lorsqu’ils vous doublent. Amis corses, bastiais, on vous aime, mais soyez un peu prudents SVP. Et je ne parle même pas de ceux qui roulent en tee-shirt, short, sans gants, ou avec un petit sur le réservoir sans protection aussi. Perso, ce n’est pas ma façon de rouler, mais à chacun ses choix.
Heureusement, la FJR est maniable




Nous garons notre fidèle destrier et partons à la découverte de la ville à pied. Nous passons par la place Saint-Nicolas, la place du marché, visitons quelques monuments religieux chrétiens. Puis nous arrivons au vieux port, l’endroit le plus joli de la ville à cet instant. Il le restera pour la journée. Nous allons vers le centre ville, puis revenons au vieux port, où nous mangeons au resto Chez Huguette. En regardant les prix à la carte, nous trouvons cela exorbitant, 7 à 9 € les trois huîtres. Heureusement, un menu à 28 € tout compris nous convient plus.
Après manger, nous reprenons la moto pour trouver une plage, celle de la Marana. Une circulation dense, heureusement nous sommes en moto, nous nous faufilons aisément. La FJR est maniable en roulant, ça aide. J’évite cependant 2-3 accidents, vive la prudence, l’attention, l’anticipation et les réflexes. Nous arrivons à destination, mais sommes déçus, il n’y a que la plage, rien d’autre, et ce n’est pas ce que nous cherchons. Retour sur Bastia donc. Là, pareil, circulation dense, etc…
Nous arrivons à la citadelle, posons la moto et visitons. Pas plus passionnant que ça, beaucoup de bâtiments dégradés ou en restauration. Nous nous posons sur un banc, dans un parc, avec vue sur la mer. Puis nous allons manger dans un petit resto familial, Chez Ade. Il est quasi face à la citadelle, presque caché au fond de la place. Et là, un accueil formidable, la patronne prend soin de nos casques. Nous sommes servis copieusement, et c’est du fait maison, ça se voit et se sent en bouche. Comme dit la patronne, c’est comme à la maison. Je vous recommande ce petit resto pas cher, accueillant et convivial. De plus, il y a de la place pour garer nos chères et tendres montures.
Après ce bon repas, et fatigués de notre journée, nous rentrons à notre logement. Il nous tarde d’être à demain et de rouler pour de nouvelles aventures.
Côté passagère
6 h 30, réveil par l’interphone de la chambre, une musique d’ascenseur nous demande de nous lever. Douche, rangement, et hop, on récupère notre moto. Bastia nous voilà. Un petit déj sur le port, on récupère les clefs du Airbnb, chez Françoise, une artiste. Un appartement atypique, très décoré de ses œuvres quelque peu farfelues. Pas grave, on est là pour une nuit. On pose nos affaires et à nous l’aventure.
Je serais très déçue de cette ville que je trouve délabrée. Les bâtiments sont vétustes, beaucoup de murs s’effritent, je m’attendais à une ville plus soignée, les monuments sont aussi en mauvais état. Bastia n’est pas comme je me l’imaginais et je trouve les gens très imprudents. En scooter, ils conduisent vite et mal, doublent par la droite. Nous évitons plusieurs accidents. Heureusement mon pilote sait conduire. Nous rentrons chez Françoise fatigués.
Malgré la déception du matin, Bastia la haute m’a un peu plus émerveillée, nous avons assisté à une procession sans le vouloir, un clin d’œil du destin ou du hasard…
3e jour
Bastia / Saint-Florent via le cap Corse 120 km





9 h 30, nous quittons notre logement et partons en direction du cap Corse, sur la D80. Comme notre road trip se fait en sens inverse des aiguilles d’une montre, il est facile de se repérer, la mer doit toujours être sur notre droite.
La sortie de Bastia se fait aisément malgré la circulation et un van belge aménagé qui n’avance pas. Nous nous arrêtons sur le bord de la route pour faire quelques clichés et laisser partir le van. Il fait beau, l’air est frais mais pas trop, et la mer d’un bleu magnifique. Déjà, la route est belle, pas de nids de poule, pas de dégradations. Je m’applique à prendre correctement mes trajectoires pour prendre un maximum d’angle et de plaisir. Pas besoin d’aller vite, comme disent les corses. Le paysage est somptueux, la montagne et sa végétation d’un côté, et la mer de l’autre. Je prends plaisir à chaque virage, chaque ligne droite. Nous nous arrêtons un peu plus loin prendre un café, profiter du charme du petit village dont j’ai oublier le nom.
L’île de Beauté porte bien son nom

Puis nous reprenons notre route, jusqu’à Macinaggio, toujours sur la D80. Nous nous arrêtons au Spar, de quoi faire des sandwichs. Puis nous allons sur la plage prendre notre pique-nique. Nous prenons une petite route pour y aller, mais pas très facile avec la FJR, d’autant plus que nous sommes chargés. La route se finit en chemin de petits cailloux, avec un gros cassis. Le bas de la moto a frotté un peu, mais nous sommes passés. C’est le genre de petit chemin bon pour les trails, pas pour une routière, trop dangereux si on ne maîtrise pas sa bête. À noter, pour faire plus simple, il nous aurait suffit d’aller jusqu’au bout du port, il y a un accès direct à la plage.
Après ce bon petit repas de saucisson, fromage corse, entre autre, nous reprenons notre route. Toujours sur la D80, on commence à monter et la route est un régal. Les virages se prennent facilement, quelque soit la cylindrée de la bécane je pense, et nous prenons du plaisir à chaque virage. Nous montons ainsi jusqu’au col Saint-Nicolas. Il y a une petite chapelle abandonnée, et un superbe point de vue. Il y a un proverbe motard corse qui dit : « Au col Sain- Nicolas tu t’arrêteras, tu y mangeras, et de ta femme tu t’occuperas ».
Nous reprenons la route, passons par le petit village d’Ersa et poursuivons jusqu’au col de la Serra. Là encore, un superbe point de vue, un moulin et une tour génoise à voir. Nous sommes émerveillés devant tant de beauté. L’île de beauté porte bien son nom. Nous sommes à 50 km de Saint-Florent, nous repartons. Et là, le bonheur. La route en bon état, les virages et les épingles enroulent bien… Je m’applique encore sur mes trajectoires, j’appuie sur mes cale-pieds, et nous dansons en enchaînant les virages qui se succèdent, l’un derrière l’autre. Droite, gauche, droite, épingle, gauche, droite, et personne sur la route. Tout cela s’enchaîne sur 20 km, c’est génial. Un immense plaisir pour les motards. On a compris pourquoi le cap Corse est très prisé. Nous faisons une petite halte boisson fraîche, Pietra, et discutons un peu avec les gens du coin. Un grand moment convivial et sympathique. Nous repartons, nous sommes toujours sur la D80. La route continue encore à virevolter, on adore. Il en sera ainsi jusqu’à notre nouvel hébergement, à Patrimonio. C’était une superbe journée, que tous les motards rêvent de faire et que je conseille à tous.
Côté passagère
Après un bain de pied dans une crique de galets à l’eau translucide, nous reprenons la route vers Saint-Florent. La route est lisse et les virolos s’enchaînent… Plus on roule, plus j’apprécie de rouler, la moto enchaîne les virages en cadence et l’on danse avec elle dans un rythme chaloupé. Nous sommes seuls et on profite au maximum de la route, des virages et des paysages. D’un côté la pierre grise devient verte et par moment luisante sous l’effet du soleil, et de l’autre côté la mer immense, lisse, vert turquoise. C’est un spectacle.
Tout en se balançant avec délice, les couleurs nous émerveillent, les criques turquoises sont cristallines, même vues de notre hauteur. La mer devient argentée lorsqu’on sort d’un virage et qu’elle se dévoile devant nous. À ce moment-là, me vient une émotion, liberté. Se joint un sentiment de bonheur, derrière mon casque je sens mes lèvres sourire, c’est un pur spectacle. Jamais je n’ai autant apprécié les virolos, tout y est. Mon pilote enchaîne avec délice toutes les courbes et je le suis avec confiance, nous dansons tous les trois sur cette route corse qui nous réjouit. C’est un souvenir merveilleux à jamais gravé dans ma mémoire.
4e jour






Visite de Saint-Florent et de Murato
Aujourd’hui, c’est visite. Nous allons au centre de Saint-Florent, prendre un café en terrasse, oui, on aime ça, et regardons ce qu’il y a à voir. Une fois n’est pas coutume, nous laissons la FJR et allons au port et à la citadelle à pied. Complètement déconnectés, nous avions oublié que nous sommes dimanche et en plus le 1er mai. Du coup la citadelle est fermée, mais reste jolie à voir, tout comme le port. Et il y a une jolie vue. Nous faisons un peu les boutiques souvenirs, et j’offre un brin de muguet à ma Lili, tradition oblige.
Puis nous reprenons la bécane, et allons voir une église bicolore à Murato. Cela vaut le détour, croyez moi. D’une part la route est belle, entretenue, des virolos qui enroulent bien, une fois de plus. Encore un régal. D’autre part, l’église est atypique, et vaut le coup d’œil. Nous pique-niquons à Murato, puis redescendons par la même route, la D5 et la D81.
De retour sur Saint-Florent, nous dégustons un petit café sur le port, puis rentrons à notre logement pour faire un peu de détente et écrire pour notre journal préféré. Ce soir, nous irons manger une pizza à l’Uscontru, à Patrimonio. Restaurant-pizzeria que je vous recommande, les pizzas sont copieuses et pas chères.
Nouvelles aventures
5e jour
Saint-Florent / Galeria 110 km
Après un bon petit déj fait maison par notre hôte, nous partons aux environs de 10 h. Le coeur léger, prêts à de nouvelles aventures. Nous sortons de Saint-Florent et prenons la D81. Encore une fois, la route est entretenue, non dégradée et enroulante. Je prends du plaisir à pencher la FJR, la laisser couler dans les courbes et rouler sur la route. Malgré les quelques voitures touristiques qui n’avancent pas, c’est un plaisir de rouler, de piloter sans se presser. Nous nous arrêtons un peu plus loin, une maison est à voir. Il y a une vue magnifique, la mer, les montagnes au loin et devant nous s’étend le désert des Agriates. Superbe.
Puis nous repartons sur cette belle route, jusqu’à rejoindre la T30. Et là, ce n’est plus du tout la même chose. Nous nous retrouvons sur la route principale, équivalente aux nationales du continent, comme disent les corses. Il y a beaucoup de monde, mais pas trop quand même, ce n’est pas la pleine saison touristique. Le bleu limpide, turquoise de la mer est toujours aussi joli. Nous voyons en contrebas une plage de sable blanc, magnifique. Je cherche une éventuelle route pour y aller, et à un croisement, je prends à droite, tente ma chance. Un petit chemin goudronné, puis de terre, de sable. La FJR ne peine pas, malgré son poids, et j’évite aisément les quelques nids de poule présents. Au bout du chemin, un parking. Hourra, nous avons réussi à aller à la plage, vue plus haute. Nous décidons d’y passer du temps, d’y manger notre pique-nique. Un moment magique, hors du temps, et ma Lili arrive même à s’y baigner malgré une eau à 14°C.
Direction L’Ile Rousse
Nous repartons après cet interlude jusqu’à L’Île Rousse. Nous visitons une biscuiterie artisanale que je vous recommande : La biscuiterie Salvatori, place du canon. Puis nous reprenons la route, direction Calvi, encore par la T30. Aucun plaisir sur ce petit parcours, ennuyeux même. Mais pas le choix.
À Calvi, nous nous arrêtons voir la citadelle. Ça grimpe, mais pas de soucis pour la FJR, même chargée. Arrivés à la citadelle, déception. Des marches, des marches et encore des marches. Rien de bien intéressant à voir, je vous déconseille. Nous repartons donc rapidement.
Nous prenons la D81B. La route semble belle, avec la mer sur notre droite. J’allume la caméra. Mais hélas, la route se dégrade très rapidement. Je dois zigzaguer entre les différentes couches de goudron, c’est la pire route que nous prenons depuis le début de notre road trip. Quel dommage, la vue est belle.

Plus loin, la route se dégrade encore plus, je dois me concentrer pour optimiser mes trajectoires, aucune anticipation n’est possible, je n’ai aucune visibilité dans les virages. Pire, des nids de poule partout, même dans les virages. Je slalome en ligne droite, dans les virages. Je tiens fermement mon guidon et garde mon pied au dessus du frein arrière. Je prends les virages le plus au milieu possible, surtout à droite, car il y a des dévers à l’intérieur de chaque courbe, un risque supplémentaire. La route est tellement cabossée que les amortisseurs sont mis à rude épreuve. Je sens la fourche et mon guidon trembler sur la route. Même avec un trail ça ne doit pas être du plaisir. Je me dis que cette route ne doit être prise que par des pilotes aguerris car elle serait trop stressante, trop dangereuse pour des débutants.
Nous finissons par sortir de cet enfer, et reprenons la D81, puis la D351 pour arriver à Galeria. Nous prenons possession de notre logement, une douche, puis allons dîner au restaurant A Sulana, qui nous propose des produits locaux, des vrais. De l’apéro au dessert, un régal pour nos papilles. Nous nous lâchons un peu, après cette fin de trajet difficile. Pour ceux qui préfèrent, il y a aussi des pizzas maison. Heureusement, demain c’est repos et balade en bateau.
Côté passagère
Quelle route. Rien de plaisant, vraiment. Si les premiers kilomètres promettent une belle balade, le charme disparaît après deux autres kilomètres, la route se dégrade et je suis obligée de me tenir pour ne pas déséquilibrer la moto. Plus on roule, plus c’est difficile. Dommage, la vue est belle, la végétation est différente, les roches sont trouées, comme fondues par l’eau.
Mais la route est vraiment difficile, je me concentre aussi pour rester le plus stable possible. J’essaye de voir au loin les véhicules qui peuvent venir sur nous, mais la visibilité est quasi nulle, compliqué d’apprécier la route. Je me tiens des deux bras, je serre mes mains, vraiment ce n’est pas plaisant.
Enfin, nous retrouvons une route en bon état, ouf. J’avais mal aux bras. C’est Galeria, on est sauvés, lol. Nous avons fait connaissance des propriétaires du logement qui tiennent un restaurant où l’on mange divinement, tout est fait maison. C’est frais, goûteux et un vrai régal.
6e jour
Visite de Galeria et balade en bateau
Aujourd’hui, c’est repos, aujourd’hui, c’est bateau. Nous prenons un bon petit déj au bar d’à côté, et profitons de ce bon moment en terrasse, au soleil. Puis nous allons sur la plage, détente et pique-nique. Les taureaux et vaches sauvages du coin se promènent, mais ne sont pas agressifs. Nous évitons toutefois de les provoquer. Puis vient l’heure du départ en bateau, direction la réserve naturelle de Scandola, accessible uniquement par la mer. C’est un endroit magnifique, préservé. À voir absolument. Et pour une fois, ce n’est pas moi qui pilote, et j’avoue que cela fait du bien. La balade dure 2 h 30 au total.
Côté passagère
Galeria a un petit port très sympa, et nous pique-niquons sur la plage avec les taureaux sauvages en compagnie.
En bateau, tout va bien, j’ai pris un Mercalm. On navigue assez vite jusqu’aux portes de la réserve et c’est la découverte d’un paysage unique. Les couleurs se succèdent aux formes étranges. C’est une réserve surtout pour les Balbuzards marins, espèce protégée, nous ne les voyons que de loin, ils volent haut. L’eau a des couleurs sublimes malgré la profondeur, le contraste entre la terre, les rochers et la mer nous émerveille. 2 h sont passées, et on retourne au port. Ce soir nous mangeons dans un restaurant avec vue sur la mer.
7e jour
Galeria / Corte 135 km
Nous partons de Galeria vers 9 h 30, direction Corte, au centre de la Corse. Je prends la D351, puis la D81 et nous nous retrouvons dans la vallée du Fango. La mer à droite, les roches et végétations à gauche. La route enroule bien, les virages sont bons et je prends du plaisir à prendre de l’angle, en appuyant sur mes cale-pieds. Un régal pour ma Lili et moi. Puis la D81 devient plus technique, plus abîmée. Je me dis en moi-même, j’espère que cela ne va pas être la même galère que pour aller à Galeria. Heureusement, elle redevient plus praticable ensuite. Je prends mes virages avec aisance, malgré les quelques touristes sur la route.
Des virages serrés




Puis les virages se font plus serrés. Merci à mon ami Thierry et tous les autres copains motards qui m’ont conseillé de rester bien à droite dans les virages, grâce a eux j’ai pu éviter quelques accrochages. La route est toujours aussi belle, les virages aussi. La vue l’est tout autant, tellement qu’il y a plein de piétons tout risques sur ma partie de la chaussée, tous en train de prendre des photos, se mettant en danger et nous aussi par la même occasion. Heureusement, je reste très prudent et la route n’est pas très fréquentée en cette période de l’année. Nous arrivons peu de temps après à Porto. Nous faisons une halte pour boire un petit café et en profitons pour faire les emplettes pour le midi.
En partant de Porto, nous bifurquons sur la gauche, et prenons la D84. Cette route est, là encore, enroulante, belle. Je prends de l’angle, la vue est bonne, de beaux paysages montagneux. Mais après quelques virages, je constate des pierres, des cailloux, sur la route, et parfois même, dans les virages. Je ralentis le rythme, et redouble de vigilance. Bien m’en a pris, car au détour d’un virage, nous nous retrouvons nez à nez avec un troupeau de chèvres. Puis un peu plus loin, des cochons. Les fameux cochons noirs de Corse, avec des poils. Cela continue ainsi sur plusieurs kilomètres. Puis la végétation disparaît petit à petit, et la route se rétrécit un peu, les virages deviennent un peu plus serrés.
Heureusement, le moteur 1300 et les 106 CV de la FJR nous emmènent aisément. La moto ne peine pas, bien au contraire elle voudrait plus, mais je préfère aller plus doucement. Nous avons le temps et je préfère rester prudent. La route se poursuit ainsi et nous montons à une altitude de 1 477 m, nous sommes au col de Vergio. Impossible de s’y garer, trop de dévers et impossible de manger, ma Lili a trop froid.
Une vache à la sortie du virage
Je poursuis donc la route, nous redescendons, toujours sur la D84, toujours avec des pierres sur la route. Plus de cochons ni de chèvres, mais au détour d’un virage, nous tombons sur une vache en train d’allaiter son veau sur la chaussée opposée. Nous en croiserons quelques autres encore, je me méfie, de peur qu’une traverse, ou pire, nous charge. Nous poursuivons sur cette surprenante D84 jusqu’à l’entrée du village d’Albertacce. Un pont, un 2e en contrebas et une rivière claire, limpide coule à flot. J’arrête la FJR et nous pique-niquons à ce magnifique endroit de la pieve du Niolo. Un instant magique dans un lieu magique. C’est le genre de moment que l’on ne peut vivre qu’à moto.
Puis nous reprenons notre route sur la D84, et slalomons à gauche, à droite, au gré de la route qui serpente le long des montagnes. Un régal, encore, pour moi, ma Lili et la FJR qui nous transporte. Depuis le début du périple, ma Lili et moi en prenons plein les yeux, et la moto plein les pneus.
Quelques kilomètres plus loin, je bifurque sur la D18 pour arriver à Corte, situé 15 km plus loin. Nous passons par quelques petits villages typiques, sympathiques et arrivons à destination. Nous prenons une boisson rafraîchissante chacun, et pour la 1re fois depuis que je roule, j’ai mal aux épaules. Ma Lili me fait remarquer que nous n’avons pas eu de ligne droite aujourd’hui. Après une rapide réflexion, je me dis c’est pas faux. Nous venons de faire 6 h de route, 6 h de virolos sur 135 km. Une sacrée journée.
Côté passagère
En route pour Corte. Nous croisons plusieurs motos, qui, comme nous, font la route. Beaucoup de touristes aussi. Les points de vue sont souvent très petits et occupés, pas facile de s’arrêter en sécurité. Pas grave, la route est longue et très belle, il y aura d’autres occasions et en effet, au milieu d’un troupeau de chèvres qui broutent, nous faisons une pause photos. On ne sait plus où regarder, les montagnes s’élèvent devant nous, des pics rocheux rouges tachetés de verdure. C’est à couper le souffle, on se sent privilégiés d’être là, devant ce spectacle naturel.
La route est sinueuse et beaucoup de pierres sont tombées sur la chaussée. Il faut être prudent, nous roulons avec plaisir et on monte. Le temps se rafraîchit, les motos se font rares ici. On a prévu un pique-nique, mais il fait trop froid, on redescend entre les montagnes que l’on avait vues en montant. On longe une rivière au fond de la vallée. L’eau est limpide, elle coule entre rochers et vasques grises, c’est un spectacle continuel, cette Corse est magnifique.
Après installation dans un logement, nous faisons le soir un petit resto sympa où un jeune serveur démarre sa carrière, nous le sentons bien en difficulté. Le patron du restaurant est bienveillant et l’aide, nous discutons avec lui tout en prenant commande. Le repas est bon et le patron sympathique malgré la difficulté du service. Nous passons un bon moment
8e jour
Visite de Corte
Pas de bol, il pleut aujourd’hui…. Nous décidons, par prudence, d’annuler la visite de la bergerie et la marche prévue. Nous en profitons pour faire les boutiques souvenirs et visiter le musée et la citadelle de Corte. C’est à faire, et nous apprenons pleins de choses sur l’histoire de la corse.
Côté passagère
Le temps est gris, pluvieux, et froid pour moi. Corte me semble jolie par temps sec, dommage, nous ne le saurons pas. Visite des boutiques, il n’y a que ça à faire, il pleut. Nous faisons donc la visite de la citadelle, la seule qui soit payante et la seule à être intéressante, avec un musée. Heureusement, car il pleut encore, dommage pour les photos. Il y avait quelques belles prises à faire, mais nous sommes dans le brouillard.
Nous passons le reste de l’après midi dans le logement, avec regret… Corte me semblait très belle avec ses rues pavées et ses escaliers tortueux. Mais sous la pluie j’ai peur de glisser. Tant pis aussi pour notre activité à la bergerie.
9e jour

Corte / Ajaccio 81 km
Nous partons ce matin de Corte, non sans joie, mais c’était sans compter sur les épreuves du jour. La 1re fut de déplacer la moto. En effet, avec la pluie de la veille, de la nuit et la petite averse du matin, le sol était détrempé. Le sol, justement… La FJR était garée à côté d’une fontaine sur une place de galets, pierres qui ressortent du sol. Cette place formait une cuvette, il m’a donc fallu laisser descendre la moto doucement, gentiment. Avec ses 265 kg, ce n’était pas chose aisée. Puis, impossible de la remonter un peu pour la braquer et prendre la rue. Je la mets donc sur la béquille latérale, mais ne la sentant pas stable, je décide de forcer un peu et de la reculer. Non sans mal, avec le poids de la bête, j’arrive à gagner 20 cm. Suffisant pour la tourner et descendre la rue.
Là encore, des galets trempés et une pente à 5 % environ. Je monte avec appréhension sur mon fidèle destrier, et tout doucement, avec uniquement le frein arrière, parviens à la manœuvrer. Si j’avais utilisé le frein avant, c’était la gamelle assurée. Une fois droite, elle descend lentement, facilement, toujours en frein arrière.
J’arrive en bas de la rue et vais la garer un peu plus loin, à plat. Quelques gouttes de sueur m’avait coulé le long de ma tempe. Puis je vais chercher les valises, et je charge la FJR. Nous prenons un bon café, avec ma Lili, avant de prendre la route.
Dans les nuages
Au vu du temps, nous décidons de mettre nos combis de pluie, et du déperlant sur nos visières. Nous sortons de Corte, et prenons la T20 en direction d’Ajaccio. Quelques voitures nous précèdent, et je vois l’eau projetée derrière elles. Je me dis alors que nous avons bien fait de mettre nos combis. Et à ce moment-là, début de la 2e épreuve, du gasoil ou quelque chose de semblable sur la route. Facilement reconnaissable grâces aux flaques auréolées et brillantes. Je dois adapter mes trajectoires en permanence, y compris en pleine courbe. Heureusement, la route est large, entretenue, et les virages enroulent bien.
Je reste cependant extrêmement prudent, et ne roule pas trop vite. La route monte, quelques petites gouttes par-ci, par-là, mais heureusement le déperlant fait son effet et les gouttes glissent sur la visière, laissant la vue dégagée. La route continue de monter, toujours détrempée et du gasoil dans les virages. Nous commençons alors à entrer dans les nuages, la visibilité se réduit. Puis des travaux signalés et un feu en pleine montée. Rouge, arrêt obligatoire. Des voitures arrivent en face et derrière. J’espère que derrière, ils m’ont vu me dis-je, car sinon on est mal. Ouf, elles s’arrêtent. Le feu passe au vert, nous poursuivons notre route, toujours aussi prudemment, jusqu’au col de Vizzavona, situé à 1163 m, qui sépare la Haute-Corse de la Corse-du-Sud.



Toujours dans les nuages, une visibilité réduite, nous entamons la descente. Nous sortons des nuages, la route est moins mouillée et il n’y a plus de gasoil. Plus nous descendons, plus la route devient meilleure. Je me dis ouf, le plus dur est derrière nous. La route redevient belle, sèche, et avec de la visibilité. Je peux dépasser en sécurité les voitures devant moi, les quelques lignes droites aidant. En nous approchant de notre destination, le soleil et la chaleur se font de plus en plus présents, que c’est agréable.
Une fois arrivés, nous prenons un repas sur le pouce et partons a la découverte de la vieille ville. Maison Bonaparte, citadelle, église et cathédrale. Sans trop d’intérêt pour nous, car en réparation, réaménagement.
Nous quittons ensuite le centre ancien et allons prendre possession de notre logement, avant de revenir nous faire le dernier restaurant de nos vacances, Le grill. Moi qui suis un viandar, je vais me régaler. Et bien pas du tout. Les prix sont chers, nous sommes assis en plein courant d’air et nous attendons 45 minutes nos plats après commande. Je vous le déconseille, d’autant plus que c’était trop bruyant.
Après toutes ces aventures, nous allons nous coucher pour un repos bien mérité.
Côté passagère
Il pleut toujours. Après un café et nous être habillés avec les tenues de pluie, nous partons de Corte. La route est trempée et une traînée de carburant apparaît sur la route. Je ne suis pas rassurée, je sais que c’est un danger supplémentaire. Je m’efforce de rester le plus stable possible sur la moto, je me laisse guider par ses mouvements. Je sais la route dangereuse plus que d’habitude, rien ne doit perturber mon pilote, je reste silencieuse, j’ai confiance en lui, il sait rouler, il nous emmènera à bon port.
Et nous voilà arrivés à Ajaccio avec soleil et route sèche. Tant mieux. Nous nous retrouvons au milieu d’un rallye automobile. La 1re historique rallye Martinelli. Au milieu des voitures et des vrombissements, nous découvrons Ajaccio et sa citadelle, sans intérêt comme à chaque fois. La ville est plus touristique, bars, restaurants, magasins, circulation. Quelques monuments, des jolies églises, mais on a vite fait le tour. Déçue si on n’aime pas les boutiques.
On s’ennuie un peu, l’horizon est beau, les criques attirantes, mais le charme s’arrête là. Une journée ici aurait suffit. Demain, nous ferons les Îles Sanguinaires.
10e jour
Visite des Îles Sanguinaires et départ
Après une bonne nuit et un bon petit déj en terrasse, nous avisons sur notre visite du jour car il est prévu de la pluie aujourd’hui sur Ajaccio. Au vu de la météo, nous partons vers les Îles Sanguinaires. Nous chargeons la FJR, et nous partons.
Ce n’est pas très loin, le ciel est couvert, mais il ne pleut pas. Nous prenons la route qui longe la côte, elle est belle et large. Hélas, très peu de vue sur la côte, car trop de propriétés, dont celle du célèbre chanteur Tino Rossi.
Nous mettons 20 petites minutes pour arriver jusqu’au parking. Nous devons finir à pied car le dernier kilomètre est interdit à toute circulation. Nous arrivons à destination, enfin, presque… Nous voyons les îles au large, accessibles qu’en bateau. Les voir de loin nous suffit amplement, et après quelques clichés, dégustons une boisson fraîche en terrasse, au bord de l’eau. Nous repartons sur Ajaccio, mangeons sur le pouce et faisons quelques emplettes de dernière minute car nous reprenons le bateau ce soir.
Nous arrivons à l’embarquement en fin d’après midi. Chose géniale lorsqu’on est à moto, c’est que le personnel du port nous fait passer devant toutes les voitures. En attendant le bateau qui a plus d’une heure de retard, nous échangeons avec les motards présents sur nos différents parcours, ressentis, sensations.
Nous sommes tous d’accord, la Corse en moto, c’est génial.
Côté passagère
La balade aux Îles Sanguinaires est plutôt plaisante, une marche de 1 km nous porte jusqu’au point le plus accessible à pied. De belles photos, les dernières je pense. La côte est sauvage et protégée par la réglementation. Il faut suivre les sentiers, ne rien cueillir, ne rien jeter. Cela va de soi. J’aime ce côté sauvage et naturel. Ici aussi une tour génoise, nous ne pouvons pas y accéder car je n’y arriverais pas, trop raide, trop escarpé.
Retour sur Ajaccio, les plages sont belles, les résidences aussi. Ce soir nous prenons le bateau pour le continent comme disent les corses.
11e jour
Toulon / Nîmes 188 km
Le bateau arrive à 8 h du matin, et après de l’attente et un petit parcours du combattant parmi la foule, nous retrouvons notre moto. Ouf, elle n’a rien. Il faut dire que la vingtaine de motos présentes étaient attachées les unes aux autres. Nous sortons du bateau, et prenons la route pour rentrer à la maison. Quelques copains du bateau nous accompagnent un peu, et nous nous quittons le long de la route, selon notre destination…
Conclusion

Pour conclure, nous avons fait encore un superbe voyage. Des paysages merveilleux, des belles routes, et un plaisir incommensurable avec notre FJR. Nous avons dansé, pris beaucoup de plaisir sur les routes. Merci aux corses pour leur accueil, leur partage autour d’un verre ou dans les commerces.
Merci aux copains CDLR qui nous ont conseillés de prendre des sacs sous vide pour mettre les habits dans les valises, cela nous a été bien utile.
À savoir, il n’y a presque pas de parapets sur les routes, il faut donc bien prendre son virage car sinon c’est une chute de 50 m environ qui vous attend. Une cale est très utile aussi, car le bord des routes, des trottoirs ont beaucoup de dévers. En revanche, il y a plein de stationnements prévus pour les 2 roues, quelque soit la ville où l’on est, et ça, c’est bien.
Notre prochain road trip ? Rien de fixé encore. Peut être la Croatie, le Massif Central, les Alpes…
Côté passagère
C’est à la maison que j’écris ma conclusion. La Corse en moto j’en rêvais, même si je pensais la faire en tant que pilote. Je l’ai quand même faite, en SDS, et c’est pas si mal. C’est tout simplement sublime, peut être même que j’ai pris plus de plaisir parce que j’ai vu des paysages que mon pilote ne pouvait pas voir, concentré sur sa route.
Je me laissais porter en toute confiance, et j’ai dans les yeux des éclats de soleil couchant sur la mer argentée, des reflets brillants sur des pierres scintillantes au gré des virages, des pierres aux couleurs inconnues au continent, celle que je voulais imprimer dans ma mémoire, vertes, grises, parfois presque bleues…
Je refais le film des routes sinueuses où seuls nous profitons des virolos comme une danse harmonieuse entre la nature, la moto et nous. J’ai dans mes narines le parfum des embruns sur les côtes, l’odeur des pins, ou de l’humus des forêts, et dans mes oreilles le ronron de la FJR qui, sans elle, rien n’aurait été possible.
Ce sentiment de vivre des choses uniques, d’être différents, de faire partie de privilégiés qui partagent le même bonheur, rouler visage au vent…

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