
Il faut être un peu fou, de nos jours, pour persister à vouloir rouler dans Paris à moto, tant la municipalité fait tout son possible pour repousser les engins motorisés de ses rues et de ses quartiers. Alors, pour se déplacer dans cette nouvelle jungle urbaine, pourquoi ne pas choisir un tigre ? Ou plutôt un tigrou, s’agissant de la nouvelle Triumph Tiger 660 sport ?
C’est à la Bastille, qui reste un haut lieu de la moto dans Paris, que j’ai pris contact avec la machine. Une belle bécane, à vrai dire, avec des finitions à la hauteur de la réputation de Triumph. On regrettera juste que, comme tous les modèles de la marque, elle n’ait pas été fabriquée en Grande Bretagne, mais en Thaïlande… ça casse un peu le mythe !
Mais revenons à la Tiger. L’appui sur le bouton « start » fait chanter le fameux trois pattes. Y’a pas à dire, c’est du beau son, néanmoins respectueux du voisinage et de la norme Euro5.
Pas besoin d’être un géant pour la chevaucher
Si cette nouvelle Tiger est le trail dérivé de la Trident, pas besoin d’être un géant pour la chevaucher : la selle culmine à 835 mm et sa finesse permet au plus grand nombre de l’appréhender sans trop risquer d’acrobaties aux feux rouges.
La moto est également assez légère et bien équilibrée. Les premiers tours de roue boulevard Beaumarchais en remontée de file montrent toute l’agilité de la bête. Faut juste faire attention aux rétroviseurs, très efficaces mais assez larges, qui peuvent facilement entrer en conflit avec ceux des utilitaires et des SUV.
C’est un peu plus à l’aise que j’emprunte le boulevard Bourdon, essayant d’éviter les interminables chantiers sans but et les nids de poule de la chaussée ravagée, en louant la mollesse de la suspension arrière de la Tiger, même si la selle est moins confortable qu’il y paraît.
Je file en direction d’Austerlitz, histoire de rejoindre ensuite l’A4 par la portion des quais de Seine qui reste ouverte à la circulation. Le shifter permet un passage en douceur des vitesses et mieux vaut surveiller son compteur car même bridée A2, dans zone urbaine limitée à 30 km/h, on frôle vite la correctionnelle !
Une douceur inouïe

Le trois cylindre est en revanche d’une souplesse inouïe, qui permet de descendre jusqu’à 20 ou 30 km/h en 5e et de reprendre sans cogner à la remise des gaz.
L’intégration sur l’A4 se fait facilement en slalomant entre les voitures et on gagne très vite en vitesse et en aisance.
Cette portion d’autoroute permet ainsi de vérifier que la protection de la bulle, une fois montée au plus haut (ce qu’on peut faire en roulant) est correcte. Les dépassements sont aisés et l’on irait bien plus loin, jusqu’en Champagne même, s’il n’était déjà temps de faire demi-tour. Et de retourner, avec une certaine appréhension, dans l’enfer de la circulation parisienne.
Au final, pour une moto d’entrée de gamme à moins de 10000€, cette Tiger 660 est plutôt convaincante. Elle est aussi bien ancrée dans la modernité en permettant une connectivité et même l’usage d’un GPS intégré par Bluetooth dans son tableau de bord (en option).
Avec des valises et un top case de 58 litres (en option aussi), elle permettra ainsi de sortir de la ville, histoire de se faire un petit week-end et de se dégourdir les pneus, des Michelin Road 5 en première monte.
Mais attention : tous les essayeurs professionnels ont noté qu’en conduite sportive sur route de montagne, les suspensions sont vite dépassées par les capacités de la machine. Chose que je n’ai pas pu constater lors de mon essai parisien, faute de virages et de route propice à l’arsouille. Mais il est aussi probable que ces motos seront d’abord utilisées dans des zones urbaines et suburbaines, pour lesquelles elles sont vraiment indiquées…
Laisser un commentaire